Forts du Sahara Central

                          

                       

FORT MOTYLINSKY

1908
22°40'42.63"N  
  5°55'11.61"E  
Sahara Des Touaregs
Position en KML 

Carte AMS

Le fort Motylinski est situé à Tarhaouhaout, à cinquante kilomètres environ, en ligne droite, à l'ouest de Tamanrasset.

Il a été construit en 1908-1909 à la demande du général Laperrine ; c'est le premier fort français du Hoggar.

En 1916, il est le seul, avec fort Flatters situé plus au Nord, a conserver une petite garnison de méharistes, fort Charlet (Djanet) et fort Gardel (Zaouatallaz) ayant été évacués devant la poussée des forces senoussis venues du Fezzan libyen. Devant le danger de plus en plus menaçant, le commandant du fort propose au père de Foucauld de quitter son ermitage pour Fort-Motylinski où il serait plus en sûreté. Il vient au poste mais ne veut pas y demeurer, retournant alors à Tamanrasset où il sera assassiné le 1 décembre.

Le fort porte le nom d'Adolphe de Calassanti Motylinski, un orientaliste, ami du père Charles de Foucauld.

Il fut, de 1908 à 1921, le centre politique et administratif du Hoggar, mais, lorsque le 30 Novembre 1921, ce Centre se déplace à Tamanrasset, il tombe dans l'oubli.

Par ailleurs, il n'est pas sur une route touristique et son accès, en montagne, est assez délicat.

Il 'y a peu de photo récente de ce fort , qui serait probablement disparu si l'Armée Algérienne n'en avait pris possession en 1980.

 

Photos tirées des Cahiers du Centenaire

Hérisson à Tarouhaout

Traces de hérisson dans une guelta tirée du superbe site du Groupe d'Etudes et de Recherches des Ecologistes Sahariens

En réalité, ce n'est pas de ce hérisson qu'il s'agit!

Mais de Robert Hérisson, né en 1880 à Mazères (Ariège). Il fut le second médecin de l'Ahaggar, où il fut envoyé, selon les instructions de Laperrine, avec mission d' assurer le triple service du groupe de l'Ahaggar, de la garnison du bordj et des populations".

Lors de son voyage vers son affectation à Motylinsky, il souffrit d'une "congestion du foie" avec "dilatation d'estomac".

Quand il parvint à Fort-de Motylinski, la nouvelle de sa mort l'y avait précédé : "et toubib grib imout" (le médecin est presque mort), avait-on rapporté.

Le docteur Hérisson était un médecin atypique, culturiste et violoncelliste. Avec son violoncelle, amené à dos de chameau, malgré les altérations du son dues à une fissure, il parvint à apprivoiser les femmes, dont la célèbre Dâssin, réussissant à la vacciner contre la variole, et sa suite avec elle, en échange d'une aubade.

De confession protestante et peut-être moins animé d'esprit charitable que le Père, Hérisson faisait des Touareg un portrait peu flatteur : "Le Hoggar est fanfaron, vantard et mendiant (...). Le bienfaiteur n'inspire pas le respect (...) on ne respecte que la force. Il est donc utile de faire le bien en faisant sentir sa force". C'était d'ailleurs ce que préconisait Laperrine.

Le colonel Laperrine l'avait chargé d'écrire un petit manuel thérapeutique indiquant les moyens de fortune (l'eau, le feu, la farine, les herbes) pour traiter les maladies, plaies et blessures courantes.

Outre ses activités médicales, Hérisson s'était occupé de créer un jardin à Fort-de Motylinski, où poussèrent admirablement figuiers, pieds de vigne et betteraves potagères, dont le Père distribua des graines aux haratines..

Intèrieur de Fort Motylinski

Extèrieur de Fort Motylinski

Tombes de soldats tombés au combat entre 1909 et1917

 

Motylinsky en cinémascope

La seule photo en couleurs, dont un extrait ci dessous, récente, est dans Les Traces de l'Homme de Jean Charles Humbert

Il est probable quil n'y a pas de photos de ce fort, car il aurait été occuppé dès l'indépendance par l'armée algérienne et l'est probablement encore!