En raison de l'unité d'action et de l'unité de lieu qui
caractérisent ces forts, il nous a semblé légitime de les
regrouper ici.
L'oued Zousfana, vers Igli, donne naissance, en
fusionnant son cours avec l'Oued Guir, venant du Maroc à
450km d'Igli, à l'Oued Saoura qui va se perdre dans les
sables, 1000km plus au sud, vers Adrar
Il est le grand collecteur d'une vaste région
montagneuse dont les eaux viennent se réunir aux alentours
de Figuig.
L'oued Zousfana contourne à l'est les oasis de Figuig,
et, plus au sud, reçoit sur sa droite l'oued Fendi.
Dans cette zone, très stratégique dans les années 1900
en raison de la tension franco-marocaine , de nombreux
forts ou fortins furent édifiés jusqu'à l'instauration du
protectorat sur une bonne partie de son territoire, par le
traité franco-marocain de Fès (30 mars 1912) entre la
Troisième République française et le sultan Moulay Hafid.
Au début du XXème Siècle,On
trouvait, le long de la Zousfana, en descendant vers
le sud, depuis Beni Ounif:
. Fendi (poste permanent)
. Ksar-el-Azoudj (bordj caravanserail)
. Hassi-el-Mir (bordj caravanserail)
. El-Mora (bordj caravanserail)
. El-Moungar (bivouac fortifié)
. Zafrani (bivouac fortifié)
. El-Aouedj (bivouac fortifié)
. Mazzer (bivouac fortifié)-Disparu
. Ksabi (un petit fortin carré)-Disparu,
trés au Sud
Cliquez
sur un fort pour le visiter
Ces bordjs constituaient certes un cordon de protection
appréciable, mais ils immobilisaient encore un
peu plus de troupes, qu'il fallait entretenir à
grand frais quand bien même la garnison en était
modeste.
La constitution et la marche des convois de ravitaillement
allait devenir trés vite l'obsession
du commandemaient. Il s'agissait il est vrai d'apporter,
tous les deux mois environ, vivres, effets d'habillements,
munitions, materiaux divers, a quelques milliers d'hommes
perdus dans des régions démunies de tout.
Et il fallait assurer aussi les relèves!
Tous ces convois avaient comme point de départ
le poste de Djenen-ed-Dar, proche de Béni Ounif,
alors marocain.
Ce
poste a complètement disparu des cartes. Il a sans
doute été conçu, dés l'origine
comme un centre pénitentiaire, utilisé
pendant quelques années comme centre logistique
des forts de la Zousfana et a péréclité
ensuite en raison de l'obsolescence des forts de la vallée
de la Zousfana qu'il ravaitaillait par nombreux convois.
Mais
le lieu est resté dans la mémoire d'Isabelle
Eberhardt, morte, noyée dans la crue de l'oued
d'Aïn Sefra le 21 Octobre 1904 à l'age
de 27 ans
Cliquez
sur l'image pour lire DJENAN ED DAR d'Isabelle Eberhardt
Concernant
les convois, le nombre des chameaux entrant dans leur composition
varie entre 2.500 et 5.000. Chaque convoi
emmène en outre un troupeau d'environ 100 boeufs
et 1.000 moutons, parfois le double, destinés
à alimenter en viande fraiche les troupes d'escorte
ainsi que celles stationnées dans les postes.
Notons enfin qu'entre ces divers forts, bien établis
et bienrépertoriés, il existe, encore aujourd'hui,
dans cette région, de nombreux restes de structures
de bivouacs fortifiés autour des divers forts
ci dessus..
Mais plusieurs de ceux ci, dans des zones complètement
désertiques, ont disparu ou sont indiscernables depuis
l'espace.
Pour y
aller , cliquez sur leur nom dans la carte ci dessus.