Forts du Sahara de l'Ouest

                                                                                                           

Bordjs de Tindouf

A Tinfouf, il y a trois forts:le Bordj LARIDON, le Bordj de la LEGION , le Bordj RESSOT

Carte Ign 1/200 000

Google Maps

 Confins Algéro-Marocains

 En 1933, année de la fin des opérations de pacification aussi bien au Maroc  qu’en Mauritanie   le Président du Conseil, en date du 5 Avril 1934, crée « le Commandement militaire des confins algéro-marocains » dont le P.C. est à Tiznit et qui englobe la zone au sud de l’anti Atlas marocain, la Mauritanie au Nord du 25’ parallèle et pour l’Algérie, la région approximativement comprise entre Tindouf, l’Erg Chèche et Tabelbala. Le but de cette création est double:

— Harmoniser les politiques de contrôle et d’administration des grands nomades (essentiellement Réguibat) qui nomadisent sans se soucier des artificielles limites de territoires.

— Assurer la sécurité de la « Piste impériale N°1 », Agadir, Tindouf, Fort-Trinquet (Bir Moghrein), Fort-Gouraud (Idjil), Atar..., Dakar.

Les postes pour la plupart construits par la Legion étrangère sont occupés à Goulimine par un Goum et des Mokhaznis marocains, à Tindouf par deux sections du 25’ Goum Marocain, et le PC. de la Compagnie saharienne de la Saoura , à Aïn Ben Tili par un groupe du 25e Goum à Fort-Trinquet par une section du 25’ Goum. et un Goum mauritanien .

Tindouf est donc un lieu particulier destiné à protéger l'Ouest du Sahara Algérien mais tourné vers l'extèrieur avec des relations fréquentes avec les forts mauritaniens en raison de la nature des populations de cet immense territoire.

En effet, la région est peuplée de tribus très parsemées de tribus R'guibat agitées dont le territoire de parcours s'étend jusqu'à la mer au travers des frontières perméables du Sahara Espagnol, le Rio del Oro.

Et, aujourd'hui, d'ailleurs, la situation a peu changé, mais les R'guibat s'appellent désormais Sahraouis. 

  

Tindouf en 1880, illustration de Oskar Lenz, explorateur Germano-Autrichien

Les trois Forts

Sur cette photo aérienne du Guide Shell de 1956, on en distingue deux nettement: à gauche en bas, le Bordj Laridon, à coté de Bordj Ressot, imposant en surface..

Au fond, sur le plateau, on aperçoit vaguement la tour carrée du Bordj de la Légion

BORDJ LARIDON

1 934
27°40'13" N
08°09'16" W
Derniers Forts
Position en KML

Il n'existe plus de trace, visible du ciel, de ce fort à l'allure un peu bizarre, qui fut le premier bordj construit à Tindouf

.     

Et, récemment, reçu de Claude Millé, une vue de Bordj Laridon dominant Fort Ressot avec, au loin, le Bordj de la Légion

 

BORDJ LEGION TINDOUF

1 934
 27°40'26" N
08°08'50" W
Derniers Forts
Position en KML

 

 

 Au début 1934, une colonne de véhicules militaires quittait Akka pour occuper Tindouf.

 

Le 1er Rec et le 1er Rei, qui participaient à cette opération, entrent dans Tindouf le 31 Mars 1934 et leurs hommes s'installent, loin des Sahariens, dans la Kasbah qui domine la ville vers le Nord

 

Véhicule blindé Berliet V.U.D.B du 1er REC

 

 

Le Général Petit, à la tête de ses Méharistes, tous en grande tenue, rentre de mission en passant devant la Kasbah des Légionnaires

BORDJ RESSOT

1934+
27°40'18" N
08°09'43" W
Derniers Forts
Position en KML

Trés vite, Bordj Laridon, trop exigü, est abandonné au profit de Bordj Ressot, gigantesque et tout blanc, et qui est plus une garnison et un ensemble administratif  qu'un fort.

Il deviendra le poste de commandement de la Compagnie Méhariste de la Saoura et le siège de l'Annexe de Tindouf.

Photos dues au Général Denis.   

Et, récemment, reçu de Claude Millé,avec, au fond sur le plateau, le Bordj de la Légion.

Auxiliaires R'Guibat

Un groupe de nomades R'guibat, est employé par la Compagnie saharienne portée d'infanterie de Marine (CSPIMA)  pour protéger le Bureau d'investissement algérien (BIA) qui s'occupe d'un important gisement de fer à la Gara Djebilet.

 

Les gisements de Gara Djebilet et de Mecheri Abdelaziz, classés parmi les géants mondiaux, ont un potentiel minier de 3 milliard de tonnes avec une teneur en fer de 56%.

Ils ne sont que très peu exploités car l'évacuation normale du minerai aurait du s'effectuer par chemin de fer vers l'Océan (Tan-Tan est à 500km), alors qu'actuellement, en raison de la brouille Algéro-Marocaine, il est transféré par camion sur Béchar et par train vers Oran soit 1500km de transport avec rupture de charge.

 

Fort de la Base Aérienne DTO 45 540

Il y a un quatrième fort à Tindouf, celui de la Base Aérienne, sur le plateau, face au Maroc.que nous dévoile  Claude Millé par un superbe croquis en perspective réalisé en 1957 que l'on retrouve en grande partie sur Google Earth. Même l'ancienne tour de contrôle, à l'entrée du Fort, est encore visible sur GE, grâce à son ombre

 

 

Plan de Tindouf 2022

Récemment, début Octobre 2022, Philippe Coiffier, que l'on a vu plus haut,  toujours passionné par Oum El Achar et sa région a transmis des éléments récents sur Tindouf et Oum El Achar.

Envoyé : dimanche 2 octobre 2022 à 10:12:43 UTC+2

Objet : actualisation et précisions des sites sahariens de Tindouf et Oum el Achar
 

Bonjour Yves, bien reçu voss derniers e-mails (doc et vidéo)... qui ravivent les souvenirs et attisent la curiosité.. Merci.

Ci-joint, à toutes fins utiles, les dernières actualisations des sites de Tindouf et d'Oum el achar réalisées après recherches et recoupement de différents plans et informations en ma possession et émanant d'anciens sahariens et de mes propres souvenirs... et archives.

Bien amicalement et pensées sahariennes...

Gara Djebilet

A coté de Tindouf, au cours des années 50,  des géologues français découvrent   des gisements de  minerai de fer, potentiellement énormes à la Gara Djebilet.

Aujourd'hui, ces gisements représentent  près de 3,5 milliards de tonnes et en font un des premiers gisements mondiaux.

Mais, la France, concentrée sur les vélléité d'indépendance de l'Algérie ne se lance pas immédiatement dans leur exploitation à cause de trois inconvénients majeurs :

1-L’éloignement qui nécessite des investissements importants pour emmener le minerai ver l'Atlantique, au Maroc ou la construction d'une ligne de chemin de fer de  6,5 Mds $ rien que pour son transport entre Tindouf et Béchar.

2-La nécessité de disposer des ressources nécessaires en eau et en énergie qui sont rares autour du site et qu’il faudra ramener d’autres régions lointaines, probablement entre Adrar et Timimoun, nécessitant un investissement supplémentaire de 4,5 Mds $.

3-L’incertitude sur la solution au problème de phosphore, dont la teneur est de 0,5 à 0,7%, alors que la norme pour l’usage en sidérurgie est de 0,1% maximum.  

Aprés l'indépendance, les Algériens, presque en guerre larvée permanente avec le Maroc, préfèrent s'intéresser au pétrole qu'au fer dont l'exploitation s'avère couteuse en raison des investissements nécessaires.

Mais, les temps changent.

Le pétrole n'est pas éternel et il faut assurer la subsistance d'une population passée de 9 millions d'habitants en 1962 à plus de 45 millions en 2021.

Alors, le 08 Mai 2022, le projet d'une ligne de chemin de fer sur 800 Km entre Tindouf et Béchar a été approuvé par le Conseil des Ministres algérien.

Son financement sera assuré par des partenaires chinois, dont l’un d’eux n’est autre que la société « China Civil Engineering & Construction Corporation Limited"