Tam Djanet 2010

 

                       

ABALESSA

A Abalessa, avant 1925, il y avait cette colline, au centre de la photo    

Aujourd'hui, elle ressemble à cela :

 

Cette construction, qui a fini en mausolée, était probablement au début un fortin.

 

Initialement datée du V-VIéme siècle de notre ère,, donc avant l'Islam, une découverte plus récente d'une gravure pourrait faire remonter la construction de cet édifice au II-IIIème siècle

 

Ou,de dessus,  à la maquette hébergée au Musée du Bardo à Alger

 

 

 

 

 PROROK, REYGASSE ET TIN HINAN  

En 1925, un américain ambitieux qui se faisait appeler Comte de Prorok s'était  associé à Maurice Reygasse, qui était alors directeur du Musée de préhistoire et d'ethnographie du Bardo, à Alger, pour aller fouiller ce tumulus. Parvenu en vue d'Abalessa, il fallut non seulement convaincre les Touaregs de permettre qu'une armée de manœuvres s'attaque au formidable tumulus funéraire de Tin-Hinan, mais également déterminer avec précision sous quel angle il convenait de s'y employer. En effet, il se présentait sous la forme d'un «redjem», soit un monstrueux tas de cailloux. De plan sensiblement circulaire, son diamètre atteignait environ 25 mètres. En revanche, sa hauteur ne dépassait guère 4 mètres...
Un formidable coup de chance permit à Prorok de découvrir assez rapidement plusieurs salles remplies de terre et de décombres. Après les avoir fiait vider et percer, il déboucha sur une autre salle, guère plus grande que les précédentes. Mais cette fois, une surprise l'attendait...
Dans la pénombre, il distingua un squelette, environné d'une multitude d'objets. La tête de la morte était coiffée de plumes d'autruche. Le corps était couché sur le dos, orienté vers l'est, les jambes et les bras légèrement repliés. Sans nul doute avait-il été déposé sur un lit funèbre; ainsi qu'en témoignaient les débris de cuir et de bois, dont le soi était jonché. Le squelette était encore vêtu d'une robe de cuir et ses bras garnis de magnifiques et lourds bracelets d'or et d'argent. Pêle-mêle, sur le sol, on pouvait voir des éléments de parure, les grains d'un collier fait de perles de chalcédoine et de perles rouges, des fragments de verre, une petite statuette stylisée en plâtre poli et une écuelle de bois contenant des empreintes de monnaies romaines. Pour Prorok et Reygasse, il n'y avait plus de doute : ce squelette était celui de Tin Hinan, la reine mythique des Touaregs !

A l'examen, ce corps s'avéra bien être celui d'une femme, de race blanche et de grande taille -entre 1,70 et 1,75 m avec un thorax large, un bassin étroit et des jambes fines. Ce qui frappa plus particulièrement les archéologues en présence, ce fut l'existence parmi ce « mobilier » funéraire d'une statuette représentant une femme stéatopyge, d'un type que les préhistoriens appellent aurignacien, ce qui nous ferait remonter à peu près à l'époque où un cataclysme mit fin à l'hégémonie des Atlantes... Fort et fier de sa découverte, Prorok alla promener sa trouvaille jusqu'à New York. Et dans son irrévérence, nomma l'infortunée Tin-Hinan «l'Eve du Sahara».

Enfin, au terme de ce périple tapageur, elle entra solennellement au Musée d'ethnographie du Bardo, à Alger.

 

Illustration de la Mission Reygasse-Prorok dans la revue Look and Learn.- 1983

 Le caveau de Tin Hinan au Musée du Bardo

Tin Hinan, dans les annes 1930 au Bardo

 

Tin Hinan aujourd'hui au Bardo avec sa parure

Prorok et Tin Hinan en 1925

Sur place, à Abalessa, la tombe de Tin Hinan fut découverte dans cette excavation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 TIN HINAN, ANTINEA ET L'ATLANTIDE

L' Atlantide  , second roman de Pierre   Benoit , est paru en 1919 aux éditions Albin Michel, avant la découverte de Reygasse-Prorok

 

La première reine du Hoggar (selon la légende) était Tin-Hinan. L'ancêtre des Touaregs,la noble Tin-Hinan et sa servante >Takamat, appartenaient à la tribu marocaine des Bérâber. Elles auraient donné naissance, la première, à la tribu des Kel Rela, la seconde à deux filles respectivement ancêtres des Ihadhanaren et des deux tribus Dag Rali et Aït Loaien.

 

Aprés le déjeuner, le thé, la sieste, à l'écart de la route, on repart pour rejoindre la Nationale 1, vers l'Est, que l'on quittera 90 km au Nord, vers l'Est.

Pendant ce long tour du hoggar central, on ne perdra de vue, à aucun moment le Tahat ou le pic Ilaman.

Pour en savoir beaucoup plus sur Tin Hinan ===> CLIQUEZ ICI

Un superbe article de André-Paul Hesse, ancien Président de La Rahla sur Les Américains au Hoggar en 1925 ===>  CLIQUEZ ICI

Et surtout pour une vision plus  actuelle de Tin Hinan et de l'histoire des Touareg par Malka Hachid, anthopolgue, ancienne Directrice du parc National du Tassili des Ajjer  ===> CLIQUEZ ICI