Graffitis

 

Colosses de Memnon à Thèbes 

 

Les colosses de Memnon sont deux sculptures de pierre monumentales situées sur la rive occidentale de Thèbes (Égypte), sur la route qui mène à la nécropole thébaine. Ils sont les derniers vestiges du gigantesque temple des millions d'années d'Amenhotep III, construit durant la XVIIIe dynastie, qui n'existe plus de nos jours.

Strabon, historien et géographe grec du ier siècle, mentionne :

« Sur cette même rive se dressaient naguère presque côte à côte deux colosses monolithes : de ces colosses, l'un s'est conservé intact, mais toute la portion supérieure de l'autre à partir du siège a été renversée, à la suite, paraît-il, d'un violent tremblement de terre. »

Effectivement un séisme a eu lieu en -27, et, depuis lors, selon une légende locale, la statue se met à « chanter » au lever du soleil .  Devenue une véritable curiosité, la statue est ensuite mentionnée par Pline l'Ancien , Tacite et  Pausanias :  on sait aujourd'hui que celà était dû à la dilatation du quartzite sous l'effet des premiers rayons du soleil qui évoque le son d'« une corde de cithare ou de lyre qui se rompt9 ».

Strabon, historien et géographe grec rapporte que, lors du tremblement de terre qui eut lieu en l'an -27, une grande partie du temple s'écroula et le colosse droit se fissura de l'épaule au bassin.

Une légende raconte qu'à partir de ce moment, au lever du soleil, la statue commença à émettre des sons, à « parler ». Ce phénomène aujourd'hui bien compris, était dû à la dilatation du quartzite sous l'effet des premiers rayons du soleil.

Sur la jambe gauche de ce colosse de 18m de haut et d'un poids de 1800 tonnes, un ensemble de graffitis gravé en caractères ioniens par des soldats parlant le grec, atteste du passage d'armées à cet endroit.

 

 D'aprés "Les Epigrammara Graeca" de G. Kaibel (1878) , deux épigrammes gravées sur le Colosse de Memnon à Thèbes,  l'une (N° 98) est l'oeuvre, vraisemblablement,  d'un soldat  nommé Aponios (= Aponius), qui a entendu Memnon chanter à la première heure et qui a laissé sur la statue un proscynéme:

 

Moi. Aponios, à la 1ère  heure, j'ai entendu.

J'ai  écrit: cet acte d'adoration en l'honneur de ma femme Aphroditario

que je vaudrais avoir prés de moi chaque fois que tu émets un son".

Le proscynème est fait pour une absente à laquelle pense le personnage au moment du prodige et pour laquelle il  fait un voeu. D'aprés Émile Littré: Dictionnaire de la langue française (1872-1877) : Proscynème = Expression d'adoration qu'on trouve dans plusieurs monuments antiques.