Forts du Sahara du Nord

                                                                                                           

Fort Miribel

1894
29°26'0.35 N
03°00'03.84 E
Grand Fort d'Arrêt
Position en KML

 Carte Michelin 153

Fort Miribel  est à 140 km au Sud d'El Goléa, sur la piste d'In Salah, en plein Tadémaït et donc à l'Est de la route goudronnée N1

Il  est implanté juste au bord de l'Oued Chebaba, et son nom actuel est Hassi Chebaba..

 Ce fort, traditionnel avec deux redoutes en diagonale, a un puits au centre de la cour.

Construit en 1894, Fort Miribel a été abandonné en tant qu'ouvrage militaire en 1903.

Depuis cette date, il a été utilisé épisodiquement comme halte automobile. jusque dans les années 1930

Annales de Géographie 1897

Miribel en 1903

 

Miribel vers 1910

Carte postale de Geiser au début du XX ème Siècle

Miribel en Noir et Blanc en 1949

      Tiré du blog d'Edgar Benedic sur le séjour de son père dans lles  années 50. A aller voir

 Miribel en Noir et Blanc- 1961 - et en Couleurs

 
Photos de Marcel Couchot, Sous Lieutenant dans le Hoggar en 1962
dans un forum des Amis du Pic Laperrine

Monastère Fort Miribel

Photo de Sofilou.ch  

L' image ne montre pas le fort Miribel lui même, et pourtant, c'est la plus forte de toutes les images de forts.

Car Fort Miribel, en réalité, c'est un monastère.

C'est aussi, le bout du monde, le désert des tartares au sein d'une infinité de cailloux.

 La Colonne Collot

Sur certaines photos, dont une grande photo dans les "Ttraces de l'Homme" et dans la photo ci dessous, pas très loin de ce palmier , peut être centenaire, et du puits extérieur, il y a une colonne, pas très haute, nue.

C'est la colonne qui commémore le massacre du Lieutenant  Collot en Octobre 1896, seul événement important dans la vie de Fort Miribel

Vous pouvez acheter le Petit Journal à Journaux Collection
Supplément illustré du Petit Journal du 26 Novembre 1896 montrant la mort du Lieutenant et la découverte de son corps
 
Le Massacre du Lieutenant Collot
Alger, 15 novembre 1896
 
Voici des détails complémentaires sur le massacre du lieutenant Collot et des soldats qui l'accompagnaient
 
Le 31 octobre, le lieutenant Collot et quatre spahis en opérations topographiques, à 38 kilomètres nord du fort Miribel, venaient de terminer leur sieste et allaient reprendre leurs opératisons. La route, à l'endroit où ils se trouvaient, est très étroite et tracée dans une épaisse couche
de sable. A droite et à gauche s'élèvent des dunes coniques, hautes de 5 à 15 mètres, qui moutonnent et s'étendent à perte de vue. Elles
sont coupées par de minces défilés et recouvertes sur les flancs et par place de touffes d'alfa et de broussailles desséchees. Le champ de vision estdes plus restreints.
C'est là que, vers trois heures de l'après-midi, sans qu'aucun bruit suspect ait fait naître dans la petite troupe la plus légère appréhension, surgissent subitement autour d'elle une vingtaine de Chambaas dissidents.
Brandissant leurs fusils et poussant des cris féroces, les bandits se précipitent sur le lieutenant Collot, et avant que le malheureux eût pu se rendre compte de l'agression, il tombait, le ventre traversé par une balle qui ressortait derrière la colonne vertébrale. En même temps, trois spahis s'abattaient mortellement atteints. Le quatrième, blessé légèrement, sautait sur son méhari et parvenait à se sauver dans la direction d'El-Goléa, échappant, grâce à la conformation du terrain, à deux ou trois décharges dirigées sur tui.
Le capitaine-commandant la place d'El-Goléa télégraphia aussitôt à Ghardaia, au colonel Didier, et donnait des ordres pour que le cadavre du lieutenant fût ramené sans retard.
Un détachement envoyé sur les lieux enterra dans le sable et sur place les corps des trois spahis et revint avec le corps du lieutenant Collot, dont les obsèques eurent lieu en présence de toute la garnison.
Le colonel Didier est parti de son côté, de Ghardaia avec cinquante goumiers et quarante tirailleurs, afin derattraper les bandits. En même temps le lieutenant Gombard était chargé, avec un goum important, de battre le désert dans une zone déterminée.
Jusqu'à présent on est sans nouvelles de ces deux colonnes parties depuis sept jours.

 

Tiré de l'édition du Petit Journal du 8 Novembre 1896 dans  

             

Mon premier voyage saharien

A Pâques 1963, en Simca Aronde Monaco, ce fût mon premier voyage saharien.

On devait aller à Tam, mais, d'El Goléa à In Salah, il y a 400 km d'un terrible plateau, le Tadémaït.

Alors, on a fait demi tour aprés 60 km de piste et on a fini en Kabylie!

La piste,  essentiellement composée de Tôle ondulée, faisait plusieurs kilomètres de large, mais, comme cette tôle avait une grande amplitude, nécessitant une conduite rapide, chacun essayait sa propre trace .

Et c'était un infini de cailloux, de sable et de tôle!

 

 

D'autant que les trains de pneus, sensés combler les vagues de la tôle, n'y passaient absolument jamais

 

 

Il y a 40 ans, aller à Fort Miribel était  un exploit , raté en 1963, mais réussi plusieurs fois aprés cette date. Aujourd'hui, avec la route goudronnée qui joint El Goléa à In Salah, plus personne ne va à Fort Miribel!  

Alger - Niamey en 1960

IIl y a cinquante ans , 8 étudiants de la section Topographie de l'ancienne ENIS, actuellement notre INSA, traversaient en voitures le Sahara en plein mois de Juillet, pendant une période très troublée, sans assistance technique, ni expérience , pour aller accomplir un stage professionnel au Niger : conduire 4 Land Rover d'Alger à Niamey.

Les Land rover, c'était des MK1 de 80 pouces d'empattement. Presqu'inconduisibles. Je sais, j'en ai conduit!

Empattement trop court. Direction floue et trop démultipliée. Ressorts trop durs!

  

Lire la chronique d'une famille lorraine : les ROSART de LEZEY

D'Alger à Niamey

 

On mange sur le pouce à FORT MIRIBEL où nous ne sommes pas très bien accueillis par le bataillon disciplinaire qui le tient. Une heure d’attente à l’extérieur en plein soleil. Ils vérifient nos identités par liaison radio avec les supérieurs avant de nous ouvrir les portes du fort militaire. En attendant, on se glisse sous les voitures, on y est à l’ombre et tant que le moteur est chaud, il se crée un courant d’air qui rend la température plus supportable. On nous expliquera que la veille le fort avait fait l’objet d’une attaque de membres du FLN qui étaient repartis en emportant des armes. On fait le plein d’eau et on repart vers 17h30. 2 km plus loin, BANNWARTH a une nouvelle crevaison. Les pompent ne fonctionnent pas bien. Dans la soirée on pique-nique au clair de lune. Il fait bon. On fait les pleins d’essence à partir du fût et on repart aux phares. Il reste 210 km. Maintenant les pompent fonctionnent. Pour un contrôle, arrêt d’une heure. On constate 2 amortisseurs cassés et un en mauvais état. On repart. À 120 km LAFLEUR a un court-circuit général. On essaye de réparer, puis on décide de camper. Il est 3h30 du matin le jeudi. La piste, à cet endroit, a plus de 100 mètres de large. Pour notre sécurité SZLOBODA nous demande de nous écarter de 200 mètres environ. Ce qu’on a fait. Bien nous en a pris car dans la nuit, un vacarme nous réveille. 6 camions Berliet avec des roues énormes déboulent sur la piste à fond la caisse et tous phares allumés. Ils roulent de front pour ne pas respirer la poussière que soulèvent les véhicules. De vrais rouleaux compresseurs. On peut imaginer ce qui peut arriver aux ignorants qui camperaient en bordure de piste, d’autant plus que cette bordure est très imprécise et manifestement fluctuante. Å part cet épisode, on a très bien dormi.

Sur la route de la Rhodésie du Sud en 1953

Arrêt à Fort Miribel

Descente du Tadémaït à proximité d'El Goléa

Photos extraites de THE GREAT 1953 TREK

Exportation de Pigeot par Fort Miribel

A 110km au Sud d'El Goléa, sur la N1, quittez le goudron à ce panneau, vers l'Est, s'il existe encore.

Photos de Wolfgang.Sch  

Arriver à Miribel en 1900 

 

Si vous voyez cette borne, arrêtez vous, car Fort Miribel, c'est là!

 

Issu de Labruguière, au pied de la Montagne Noire, dans le Tarn,  Mathieu Escande, au début du XXème Siècle, faisant son service militaire à El Goléa, dans le sud saharien, photographiait abondamment la région où il se trouvait : Il suivait les péripéties de la mission Flamant , 1899 - 1901,mission d'études géologiques, prétexte à la percée de la France dans le sud-saharien qui conduisit notamment à la conquête d'In Salah, le 29 Décembre 1899, par le Capitaine Pein

Cette borne, en plein Tademait, rappelle aux rares passants qu'Alger est à 1000km de là

 

 

 

 Photo issue du site Le Chateau d'Escoussens. Allez le visiter en cliquant sur l'image