Ténéré 1974

                        

                       

Aprés Djanet

Les libyens de Ghat, à quelques dizaines de kilomètres à vol d'oiseau, étaient partout sur leurs vieux camions italiens fleurant la Via Appia.

On les voit de trés loin, ou plutôt on les devine.

Mais déja, je les avais rencontrés en 1967 à Bilma  défiant les lois de la gravité.

La fin du Tassili

Le Tassili n'en finit pas de finir.

L'enchevêtrement des dentelures du plateau laisse inassouvie la curiosité, l'envie d'aller voir ces fjords minéraux.

Mais au désert souvent, le besoin d'aller plus loin dénie le droit de la visite exhaustive.

 

 

 

 

 

En roulant,  on a à  gauche le Mont Tiska, puis les Monts Gautier.

A droite , il n'y a que l'horizon du Tafessasset dont l'altitude diminue doucement  de Djanet jusqu'au Tchad, ainsi que l'a montré Konrad Killian, l'inventeur français du pétrole saharaien.

Quitter la piste

On était un peu angoissé, mais, aprés Djanet la piste est excellente.

Ensuite, elle devient, jusqu'à 11 degrés de longitude Est, impériale.

Les balises, tous les kilomètres, ressemblent à un mur alors que nous roulons à plus de 100km/h.

 

A cette balise là, on quitte la piste.

On abandonne aussi la Champ qui continue, seule, vers le Tchad, plein est.

Maintenant, direction PLEIN SUD

Malgré l'angoisse, ou à cause d'elle, on roule à plus de 100 km/h.

 

Emi Lulu

 

Toujours a gauche, l'Emi Lulu

On le verra longtemps.

Il n'est pas trés haut, avec ses 1176 m.

Mais il domine le Ténéré comme un géant.

Comme son frère tchadien, l'Emi Koussi, c'est un volcan éteint.

Où est le pétrole ?

On roulait depuis une heure.

A l'horizon, une forme vague...

Des tentes !

Pourquoi des Touaregs ici?

On s'approche. Ce ne sont pas des Touaregs !

C'est la CGG (Compagnie Générale de Géophysique)

Elle cherche du pétrole.

Elle n'en trouvera pas.

Ironie du sort, en 1976, à Tripoli, un français barbu vient vers moi et me demande s'il ne m'a pas rencontré quelque part.

C'est l'un des géophysiciens du Ténéré qui depuis une quinzaine de jours menait une campagne de recherche en Libye.

Chaque "pétard" parti confirmait la présence de pétrole

Une bière glacée en plein Ténéré ne se rencontre jamais deux fois. Il faut la boire !

Grein

 

Greïn, sur la "153" n'est pas figuré.

Il est proche de la balise Berliet N° 15, non figurée non plus.

Mais il est sur la piste i(nexistante) de cette "153" qui va de l'Adrar Bous à Segueddine, trajet de la mission Berliet-Ténéré des années 60.

Pas trés loin, à l'échelle du Ténéré, vers le Nord-Est, se trouve la butte où Thierry Sabine est enterré.                          

Mais Greïn, ce n'est rien d'autre que l'aboutissement d'un rêve.

 

C'est le monticule, ci dessous

 

Greïn, Bidon V et autres lieux désolés

 

A Greïn, comme à Bidon V, comme prés de l'Arbre du Ténéré, on trouve des dizaines de cadavres d'oiseaux complètement désséchés.

Ils se sont posés là dans leur migration annuelle, seul endroit singulier à des centaines de lieues à la ronde.

Cet Ibis Noir, à Greïn, n'a pas redécollé